15.3.10 Shunt mixte

De nombreuses malformations cardiaques entraînent un mélange du sang veineux et du sang artérialisé au niveau de l’éjection ventriculaire : tétralogie de Fallot, ventricule unique, transposition des gros vaisseaux, truncus arteriosus, etc. Bien qu’elles permettent rarement une survie jusqu’à l’âge adulte, ces cardiopathies sont très instructives du point de vue physiopathologique. Dans la tétralogie de Fallot, l’arbre pulmonaire est protégé par la sténose pulmonaire, mais ce n’est plus le cas dans les autres pathologies mentionnées : le flux pulmonaire y est proportionnel au rapport entre les RAS et les RAP. Si l’on augmente les RAS, on court le risque d’un flux pulmonaire excessif et d’une surcharge pulmonaire; bien que la SpO2 augmente, le flux systémique peut devenir insuffisant, et le patient souffrir d’une acidose métabolique par bas débit [1]. Le but recherché est donc un équilibre entre les deux circulations (Qp/Qs voisin de 1:1), et non la meilleure SpO2 possible. Une SaO2 de 80-85% sans acidose est un résultat très satisfaisant. Il peut donc être nécessaire d’augmenter les RAP lors de l’anesthésie : FiO2 basse (0.3), hypercarbie par hypoventilation ou par adjonction de CO2 en CEC.
 
 
Shunt cyanogène mixte 
En cas de non-séparation des flux éjectés par le(s) ventricule(s), le rapport Qp/Qs doit rester voisin de 1:1, même si la saturation en O2 reste abaissée.
 
 
© BETTEX D, CHASSOT PG, Janvier 2008, dernière mise à jour Janvier 2018
 
 
Référence 
 
  1    LEYVI G, WASNICK JD. Single-ventricle patient: pathophysiology and anesthetic management. J Cardiothorac Vasc Anesth 2010; 24:121-30